Emmanuel Munier pose son regard sur les paysages qui l’entourent.
Habitant dans le Finistère et proche de l’océan, son regard se porte tout naturellement vers l’univers marin, sans que ce soit exclusif : il est autant attiré par l’ar mor que par l’ar goat.
Il cherche toujours à capter un élément qui sert de point d’ancrage à la photographie tel un fragment de lieu, de territoire ou d’identité, et s’attache ensuite à déformer la réalité, retourner les situations.
Il brouille les certitudes pour créer une image qui transporte le spectateur au-delà du réel. Les images, réalisées sans filtre ni artifices, deviennent des métaphores, invitant le spectateur à bousculer les codes de la représentation.
Si certains photographes contemporains, comme Stéphane Mahé, Todd Hido ou Andrew Gray, font partie de ses influences, la démarche d’Emmanuel Munier s’inscrit dans une longue évolution esthétique inspirée par les cinéastes Stanley Kubrick, David Lynch et Sergio Leone, les romanciers Arthur C. Clark, Frank Herbert et J.R.R Tolkien, ainsi que les peintres John Mallord William Turner et Nicolas de Staël.
Le photographe, via son geste et sa captation rapide questionne la relation corps/paysage/œuvre. Il fait corps à corps avec la photo, créant un effet vibratoire si particulier.
Grâce à cette alliance d’influences hétéroclites et de technique hérétique, les photographies d’Emmanuel Munier mènent à l’évasion, à la rêverie ou la poésie.
Elles peuvent aussi traduire la perte de repères, la confusion et l’incertitude.
Emmanuel Munier incite ainsi les spectateurs à s’arrêter sur ses images, à les contempler et laisser aller leur imagination vers des contrées imaginaires empruntes de mystère.